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« Le meilleur fertilisant pour les légumes, c’est l’ombre du jardinier

Chef et cofondateur d’Entropy, Elliott Van de Velde s’est tourné vers une cuisine 100 % végétale. Un choix qui resserre les liens avec ses maraîchers

Travailler avec Cycle Farm, c’est un choix de proximité. Géographique, évidemment, mais surtout humaine. » Assis sur une palette, Elliott Van de Velde, chef et cofondateur du restaurant Entropy, s’amuse des couleurs et formes de la récolte matinale de tomates de David Errera, le maraîcher de cette microferme installée à Linkebeek, à proximité immédiate de Bruxelles. Microferme ? Le terme n’est pas usurpé : l ’ensemble de l’activité se résume à une petite parcelle coincée entre des habitations d’un côté et un champ plus conventionnel de l ’autre.

« On ne dépasse pas les dix ares (soit 1.000 m2, NDLR) en surface de culture nette », confirme David Errera. « C’est trop petit pour intéresser des agriculteurs traditionnels, mais on parvient tout de même à récolter huit tonnes de légumes par an. On travaille toute l’année ici, entre les périodes de semis, les mises sous serre, la gestion du potager…»

La pratique peut se définir comme du « spin farming », pour small plot intensive, soit la production intensive sur une petite parcelle, un modèle agricole basé sur la production de légumes à haute valeur ajoutée, sur une longue saisonnalité. «Mais on ne parle pas d’“intensif” au sens d ’utiliser des engrais chimiques, mais parce qu’on maximise l’espace tout en faisant beaucoup de rotation », précise le maraîcher en montrant une bande de terre fraîchement récoltée. « Sur une planche (une zone de terre cultivable), là où un agriculteur qui veut passer avec son tracteur ou ses outils de désherbages va mettre trois bandes de roquette, moi, je peux en faire douze ! »

Et une fois la roquette coupée, la terre est recouverte pour faire composter les parties non ramassées. « On va pouvoir repartir avec un sol riche et très rapidement replanter », complète David Errera, qui projette encore de faire évoluer son projet. « On s’ intéresse à l’agriculture “syntropique”, qui permet d ’augmenter encore la production grâce à l’action convergente de plusieurs facteurs écologiques et un bon équilibre entre les plantes, qui se nourrissent mutuellement¨.